Les mesures du gouvernement impactent notre activité de bailleur social public : la TVA passée de 5,5 % à 20 % ampute le budget 2018 de Lille Métropole Habitat de 2 millions d’euros, et la réduction de loyer de solidarité (RLS), de 9 à 10 millions d’euros. Pour éviter d’être déficitaire dans 3 ans, LMH demande une subvention sur 10 ans à la collectivité. Sans constructions nouvelles, le « choc de l’offre » est impossible.
15 à 20 nouvelles résidences services par an pour les seniors d’ici à 2021
LA CROISSANCE ET LE VIEILLISSEMENT DE LA POPULATION, LA RÉDUCTION DE LA TAILLE DES MÉNAGES ET L’AUGMENTATION DU POIDS DE L’IMMOBILIER DANS LEUR BUDGET IMPOSENT DE CONSTRUIRE TOUJOURS PLUS DE LOGEMENTS, MAIS SURTOUT ABORDABLES ET ADAPTÉS.
La France enregistre un besoin historique de logements. D’ici à 2040 (1), elle comptera 7 millions d’habitants et 6 millions deménages en plus. Alors que 4 millions de personnes sont déjà mal logées (2) et qu’il faut anticiper l’obsolescence du parc existant et les migrations vers les métropoles et les littoraux Ouest et Sud, cette situation nécessite, d’ici là, de construire 400.000 logements par an. Or, après une hausse constante depuis son point bas de 2015, le marché est retombé sous ce seuil en 2018 avec 398.100 mises en chantier (3), soit -7% par rapport à 2017. Si aucune mesure corrective n’est prise, cette tendance se poursuivra en 2019 et 2020.
Cette baisse du dynamisme des achats – alors que l’offre est structurellement déficitaire – traduit une réalité toujours plus alarmante : les logements neufs sont trop chers pour la majorité des Français. Les causes profondes sont connues : les prélèvements fiscaux – 40% du prix de l’immobilier – ont progressé de 15% de 2013 à 2017, et le coût du foncier a été multiplié par 4 en 10 ans. Mais depuis 2018, la (4) suppression (5) de certains mécanismes publics d’incitation a rendu encore plus difficile l’accès à la propriété pour les jeunes ménages. Sur l’année (6), le nombre de Prêts à taux zéro accordés chute d’un quart, et ceux en faveur de l’accession sociale de 15 %. C’est ce qui a amené Nexity, en novembre dernier, à demander publiquement au gouvernement de changer sa politique sur le logement, et à lui formuler 22 propositions pour baisser le prix du logement (lire p. 60).
(1) Insee Première, n° 1619, novembre 2016
(2) 24e Rapport de la Fondation Abbé Pierre, février 2019.
(3) Service de la donnée et des études statistiques (SDES) – chiffres logements neufs 2018.
(4) Commission des comptes du logement.
(5) Suppression au 1er janvier de l’APL accession et des dispositifs Pinel et PTZ dans les zones B2 et C.
(6) Crédit Foncier.