Rapport annuel intégré 2018

Conversation entre Alain Dinin, Président-Directeur général de Nexity et les contributeurs du Comité de Parties Prenantes

BENOÎT RAPHAËL — Dans le JDD (2), vous avez dit : « La raison d’être de Nexity dépasse son intérêt immédiat. » Qu’entendez-vous par là ?

ALAIN DININ — Un exemple : Nexity, entreprise, donc soumise à une obligation de rentabilité, n’a pas « intérêt » à ce que les prix de l’immobilier baissent. Pourtant, nous interpellons le gouvernement à ce sujet. Ce que je veux dire, c’est que la raison d’être de Nexity, qui est d’être utile aux gens, cohabite de manière équilibrée avec notre nécessaire performance commerciale et financière. C’est ce que nous faisons au quotidien au travers de notre plateforme de services immobiliers que nous continuons à renforcer. Notre profitabilité donne à tous la liberté d’innover au bénéfice de cette utilité. Mais aussi le droit à l’erreur, sans quoi aucune idée transformante n’est possible. Nexity investit 5 % de son EBITDA, soit environ 25 millions d’euros en 2018, dans des manières nouvelles d’aménager des villes durables, d’y créer du lien social, du bien-être dans les logements, au bureau… Nous incubons actuellement une quinzaine d’innovations par exemple, un projet de soutien aux aidants professionnels et un autre d’installation de panneaux solaires dans les logements collectifs. J’avais aussi ajouté dans cette interview que nous y sommes « poussés » par nos plus de 10.000 collaborateurs. C’est encore plus essentiel de donner une finalité à notre métier à un moment où Nexity délivre des résultats historiques et a balisé, en 2018, sa trajectoire de croissance jusqu’en 2021. Quelle serait l’utilité – et l’avenir – d’un Nexity qui se contenterait de loger les 20 % de Français qui ont les moyens d’acheter du neuf, sans se soucier de tous les autres ? Nous réfléchirons dans les années qui viennent à modifier nos statuts pour faire de Nexity une entreprise à mission.

La raison d’être de Nexity, qui est d’être utile aux gens, cohabite de manière équilibrée avec notre nécessaire performance commerciale et financière.

(2) Le Journal du Dimanche, 18 novembre 2018, n° 3749.